- nanan
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• 1640; rad. onomat. nann-, attesté dans de nombreux dér. dial.♦ Fam. et vx Friandise. « les nanans dont nous sommes friands » (Balzac).♢ Mod. Loc. C'est du nanan : c'est très agréable, très facile (cf. C'est du gâteau).nanann. m.d1./d Fam., vx Friandise.— Fig. Fam. C'est du nanan: c'est délicieux.d2./d (Antilles fr.) Syn. de nannan (sens 2).⇒NANAN, subst. masc.A. — Lang. enf., vieilli. Friandises. On l'avait assise sur une table! Chacune lui donnait des débris de déjeuner et elle tendait avidement les doigts, bredouillant: nanan, pour Pauline, ça? (HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p.170).B. — P. métaph. ou au fig., fam. Bonnes choses. Synon. régal. Le numéro sensationnel [d'un des concerts donnés au Cirque d'Été], le clou, le nanan promis, c'était l'exécution presque intégrale du deuxième tableau du troisième acte (...) [des] Maîtres Chanteurs de Nuremberg (WILLY, Entre deux airs, 1895, p.194). V. bonbon ex. 5, droguer2 B ex. de Balzac.— Loc. C'est du nanan♦C'est très bon, très recherché. Mon cher Ducaisne, j'ai lu tous vos articles depuis votre retour; c'est du nanan (AUGIER, Beau mariage, 1859, p.247). Cette bonhomie soigneusement mise au point divertissait délicieusement les infirmières, toutes distinguées, de son service. Elles attendaient chaque matin, ces mignonnes, le moment de se réjouir des manifestations de sa haute gentillesse, c'était du nanan (CÉLINE, Voyage, 1932, p.113).♦C'est très facile. Synon. c'est du gâteau. Si vous n'aviez rien valu, je me serais battu quand même, mais, maintenant, permettez, c'est du nanan (GIONO, Bonh. fou, 1957, p.118).REM. Nanane, subst. masc., région. (Canada), synon. a) Friandises. Veux-tu me donner des sous pour acheter des nananes? (Canada 1930). b) P. métaph. ou au fig., fam. Elles viennent de manger assez de misère; ces chères populations, que vous n'aurez qu'à leur donner un peu de nanane, comme ces allocations familiales dont on parle parfois (Néol. Canad. t.1 1976).Prononc. et Orth.:[
]. ,,La 1re syllabe s'assimile à la seconde dans l'usage familier, par une sorte d'attraction, et l'on entend (...) nan-nan`` (MART. Comment prononce 1913, p.39). Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1640 du Nanan, ... de la viande (OUDIN); 1649-50 «friandise» (Mazarinades ds DG); 1727 fig. c'est du nanan (MARIVAUX, Le Prince travesti ds Théâtre, III, 385); 1835 «toute chose délicieuse» (BALZAC, loc. cit.). D'un rad. onomatopéique nann-, qui appartient essentiellement au lang. enfantin (v. FEW t.7, pp.4-7). Fréq. abs. littér.:19. Bbg. MORIN (Y. Ch.). The Phonology of echo-words in French. Language. Baltimore. 1972, t.48, p.106. — SAIN. Sources t.1 1972 [1925] p.407, 440, 442, 444.
nanan [nanɑ̃] n. m.ÉTYM. 1640, Oudin; d'une racine onomat. nann-, qui a donné de nombreux mots dans différents dialectes.❖1 D'abord, deux années à droguer dans Paris, à regarder sans y toucher les nanans dont nous sommes friands. C'est fatigant de désirer toujours sans jamais se satisfaire.Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 934.♦ Mod. || Du nanan. ☑ C'est du nanan : c'est exquis, très agréable, et, par ext., c'est facile. ⇒ Gâteau (fig.), tarte (fig.).2 Elles attendaient chaque matin ces mignonnes, le moment de se réjouir des manifestations de sa haute gentillesse, c'était du nanan.Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 86.
Encyclopédie Universelle. 2012.